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LE LIT DE PROCUSTE

STEPHANIE COSSON

15.00€

Isbn: 9791096559169

Date de publication: 30 août 2025

Dimensions: 12 x19 cm

Poids: 195. Gr

Langue: français

Nombre de page: 188

Catégorie: RECIT

Annabelle nous ouvre les portes de son cabinet et tisse un lien troublant entre les confidences de ses consultants et ses propres expériences. Au fil de ses explorations, elle nous entraîne dans son intimité, abordant sans fard les questions qui la hantent : le viol, l’infidélité, le désir, l’amour, le couple… Autant de thèmes revisités à travers le prisme de sa réflexion, qui reflètent une société où le patriarcat dicte encore bien souvent les règles du jeu. Un double récit à la fois empathique et ironique.

Pendant vingt ans, Stéphanie Cosson a travaillé dans des casinos où elle a observé la gent masculine en particulier... La naissance de son 3e enfant lui a permis de rallier une activité plus en phase avec ses valeurs : sexothérapeute et hypnothérapeute, elle explore les méandres de l'intime et du non-dit. Passionnée par l'image et le corps, elle capte depuis des années sa propre nudité à travers l'objectif. L'art du dévoilement, sous toutes ses formes, est au cœur de son parcours.

Il est 17h50. SMS de Monsieur Dupont :

            — Où se déroule votre formation et à quelle heure terminez-vous ? 

            — 12 rue Jean Jaurès. Je finis dans dix minutes.

            — Attendez-moi devant, je viens vous chercher.

            Oups… un froid glacial me saisit l’estomac ! Le ventre, le centre des émotions : je confirme ! Je montre le message à Sandrine. Eh bien tant mieux, dit-elle, j’attendrai avec toi, comme ça, je serai plus rassurée ».

            À 18h05, une voiture avec chauffeur se gare devant le centre de formation. Monsieur Dupont descend de l’arrière de la voiture. Punaise qu’il est beau ! Ce n’est pas le moment de chavirer du haut de mes talons. Il m’ouvre la porte arrière de la voiture et m’invite à rentrer, sous les yeux médusés de Sandrine.

            Me voilà dans la gueule du loup. Croisons les doigts pour que ce ne soit pas un cinglé scatophile ! 

            Assis à côté de moi à l’arrière du véhicule, il pose avec fermeté sa main sur ma cuisse et me demande l’adresse où je loge à Paris. Je sens sur mon corps l’emprise palpable qu’il exerçait déjà sur moi à distance, lors de nos échanges. Son chauffeur nous dépose. Monsieur Dupont prend un sac en papier kraft dans le coffre de la voiture et m’enjoint à le guider jusqu'à mon appartement.

            Il tient ses promesses, dans le plus grand respect. Il me bande les yeux, me ligote. Liée, sous sa possession, il joue avec moi sans jamais me blesser, mêlant fermeté et caresse. Un moment à la fois savoureux et mémorable.

            Puis j’entends la porte de l’appartement s’ouvrir. 

            Des pas s’éloignent.

            Je suis seule. Attachée au lit. Les yeux bandés.

            Sueurs froides.

            L’histoire du scatophile me revient en pleine figure. « Ma pauvre Annabelle, te voilà dans de beaux draps. Tu fais comment maintenant ? ». 

            En quelques secondes, je dresse tous les scenarios les plus noirs, toutes les issues possibles. En quelques secondes, des gouttes de sueur perlent sur mon front.

            Puis j’entends à nouveau ses pas. Je reconnais aussi le froissement du sac en papier kraft. Il l’avait laissé à l’extérieur et était parti le chercher. 

            « Qu’est-ce qui t’attend pauvre idiote ? Qu’a-t-il bien pu ramener dans ce sac ?».