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Ézéchiel Canard

CHRISTIAN LACHENAL

21.90€

Isbn: 9791096559084

Date de publication: 15 mai 2024

Dimensions: 21x14x1,8 cm

Poids: 394. Gr

Langue: Français

Nombre de page: 296

Catégorie: FICTION

Coin-coin, canard WC, vilain petit connard… Si encore Ézéchiel, dit Zek, n'avait que son nom comme problème... Mais voilà que Lia, qu'il n'a pas vue depuis sept ans, débarque dans sa vie et lui fourgue sa môme avant de disparaître. Et Lia n'est pas une simple ex un peu allumée. Lia est sa soeur. Ensemble, ils ont déjà un lourd passé. Flanqué d'une gamine de trois ans dont il ne comprend pas la langue, Zek se lance dans un voyage improbable et parcourt les ruines de son enfance. Du rire aux larmes, du cul à l’amour, de la vie à la mort. Ou vice versa. 

Christian Lachenal est un scénariste, auteur et musicien français, actif dans les domaines de la télévision, de la bande dessinée et de la production musicale. Il a collaboré à plusieurs séries télévisées, notamment "Détectives" et "Camping Paradis"
En bande dessinée, il a coécrit "La Fée Annan" avec Gihef, illustré par Alberto Zanon, publié aux Éditions Les Humanoïdes Associés
En tant que réalisateur musical, il a travaillé sur environ 60 albums, collaborant avec des artistes tels que Touré Kunda, Ismaël Lô, Coumba Gawlo, Angélique Kidjo et Youssou N'Dour. Il est également membre fondateur du studio "Le Chantier", un espace partagé par un collectif de musiciens, réalisateurs et compositeurs

Au sixième gin tonic, mes yeux roulent comme deux billes dans un entonnoir. Il est temps d'aller au contact. 

Depuis la nuit des temps, l'homme et la femme ne voient pas de la même manière le fonctionnement de la nature, c'est pourquoi tout ce qui rampe, vole, nage, broute, grouille, du pachyderme à l'infiniment nain, tout ce qui se balade sur la surface de la terre affublé d'une paire de balloches pratique la parade nuptiale avant la brouette suédoise : l'oiseau jardinier construit son autel, le paon fait la roue, les buffles se démolissent à grands coups de boule, les singes montrent leurs biscotos sous le regard goguenard de la guenon. Et la règle s'applique jusque dans ce duplex avec vue sur la tour Eiffel. À peine le seuil franchi, tous les sens en alerte, j'ai jaugé la concurrence, décrypté les postures, repéré les possibles. J'ai chaud, le plancher ondule, mais plus question de reculer, d'autres prédateurs sont en approche et eux aussi y croient. Ma proie dans le collimateur, je me lance. 

(…)

Nous sommes à mi-descente quand l’ascenseur nous croise. Perdu dans mes soucis, je n’y prête pas vraiment attention, mais il s’arrête deux paliers plus haut et c’est chez moi qu’on sonne, je reconnais le carillon vieille France. C’est chez moi qu’on tambourine avec véhémence. Puis le silence et – mes poils se hérissent comme les piques du hérisson – c’est devant ma porte que s’engage une conversation en espagnol. Deux hommes, tendus, pas des comiques ; au timbre de leurs voix, j’estime leur masse volumique à environ deux tonnes au mètre cube, sans compter l’artillerie.

J'ai franchi tous les niveaux de Warcraft, égorgé à tout va dans Assassin’s Creed, je suis un vétéran du réseau et mon pseudo sème la terreur jusqu'à Honolulu. Eh bien, je saisis seulement aujourd’hui la différence fondamentale entre le jeu et la réalité. L’idée de recevoir une vraie balle dans le cul déclenche une cataracte de sueur glacée entre mes omoplates, des tremblements de niveau 9 sur l'échelle de Richter, une poussée d'adrénaline qui fait vrombir un essaim d'abeilles à l'intérieur de mon crâne. Quelque part, dans un monde virtuel, mon avatar peut bien se foutre de ma gueule, je m’en tape et une seule chose m’aveugle : le papa d’Anita n’a pas mis 24 heures pour nous localiser.